dimanche 30 avril 2023
Depuis que je suis petite, j'adore les paillettes et les robes de princesse. Comme beaucoup, je rêvais d'une vie glamour, où tout n'est que luxe et opulence. Je pense avoir eu plusieurs fois des pensées un peu ingrates envers ma famille parce que je me sentais très loin de la vie à laquelle j'aspirais, j'avais l'impression qu'il y avait un vrai fossé entre le milieu modeste de province dont je venais et la situation que je rêvais d'avoir.
Depuis, je me rends bien compte à quel point c'est injuste, et combien ma famille m'a apporté des richesses autres que financières, des richesses inestimables car elles sont bien plus que des possessions matérielles. J'ai mis du temps à le réaliser, et j'ai grandi avec une forme d'insatisfaction, une envie de plus permanente.
Ça peut faire tourner la tête. Faire perdre la notion de la normalité. Je ne crois pas que ça ait été mon cas (en tout cas je l'espère), mais ce qui est certain, c'est que pendant quelques années, j'ai eu un aperçu d'une vie privilégiée. C'est drôle, quand on ne fait pas partie de ce milieu, ce qu'on retient, ce sont les aspects positifs, le côté clinquant et éblouissant. On a l'impression qu'il n'existe plus de problèmes quand on a tout ce qu'on veut avoir.
dimanche 16 avril 2023
Fragment de ma personnalité numéro 2 : on retourne quinze, vingt ans en arrière. Je suis au collège, j'ai 13 ans, je vis ma première peine de coeur, je commence à avoir des différents avec mes parents, je suis très timide et j'ai même peur de certaines de mes copines qui ne sont pas toujours tendres avec les gamins plus sages et "ennuyeux". Ce qui est totalement mon cas.
Je découvre par hasard l'album "Fallen" d'Evanescence à la médiathèque, le rock, le métal, cet univers plus sombre et avec une identité forte. J'ai envie de l'adopter et de montrer au monde que je ne suis pas juste une petite fille sage qui aime lire et qui ne veut surtout pas faire de bêtises. Je veux sembler "dure à cuire" alors qu'en réalité, je suis honteuse d'être une première de classe, parce qu'être "une intello", c'est tout sauf cool à cet âge-là.
Le style emo-gothic que j'adopte petit à petit, c'est la carapace que j'ai choisie pour traverser l'adolescence. C'était une armure autant qu'un reflet de toutes les émotions qui m'habitaient, clairement exacerbées par la puberté - je ressens tout tellement intensément, je me sens profondément incomprise, triste et seule. Je me sens en décalage, pas à ma place, parfois invisible et pas réellement aimée par mes proches.
Sincèrement, je garde d'assez mauvais souvenirs de mon adolescence. Je ne suis certainement pas la seule. C'est une période où on se cherche, on a parfois du mal à se trouver, on a toujours l'impression d'être trop jeune pour faire ceci ou cela, et pourtant plus un.e enfant.
Le jour de mon trentième anniversaire, je parlais avec des copines d'enfance qui ont le même âge que moi, et certaines me confiaient que le cap des trente ans avait été un peu difficile à accepter. Je crois que finalement, je suis réellement heureuse d'avoir grandi, muri, d'être très loin de la Camille de 15 ans qui était mal dans sa peau et dans sa tête. Ma vie n'est pas parfaite, mais je me connais mille fois mieux, je me suis trouvée, j'assume davantage qui je suis et ce que je veux dans la vie. Et je suis vraiment contente de ne plus être cette jeune fille paumée et triste.
De ces années d'adolescence, j'ai tout de même gardé l'amour de la musique. Mes meilleurs souvenirs de lycée, c'est les moments avec mon groupe de rock avec des copains. On répétait toutes les semaines, on faisait tous les concerts qu'on pouvait (notre plus cocasse étant l'équivalent de la fête de la châtaigne dans un village du 49). On a fait des tremplins musicaux, on a enregistré un album live en studio, on se sentait comme des artistes, on était passionnés. J'espérais vivre de ma musique, j'ai fini par comprendre que ça ne serait pas le cas, mais c'est toujours resté ma plus grande passion.
lundi 10 avril 2023
Je suis née à Paris et j'y ai grandi jusqu'à mes 3 ans, quand ma famille a déménagé à Singapour pour quelques années avant de revenir en France, cette fois-ci en Anjou. Ado, je ne rêvais que d'une chose : échapper à "l'ennui de ma petite ville de campagne". Je rêvais de découverte, de rencontres, de capitales, de voyages, de villes qui ne dorment jamais. Bizarrement, je rêvais davantage de New York, Londres ou Berlin que de Paris.
C'est pourtant à Paris que j'ai décidé de poursuivre mes études en master, à la Sorbonne, comme ma mère qui y avait pris des cours de français en arrivant en France il y a plus de 30 ans. Bon, moi, je suis allée à la Sorbonne Nouvelle, c'est légèrement moins chic mais j'avais l'impression de marcher dans ses pas quand même. Arriver dans une immense ville où on ne connait presque personne, ça fait peur, mais c'est très excitant.
J'ai tout de suite adoré Paris, cette ville magnifique et vibrante avec des possibilités infinies. C'était aussi la période où j'étais au top sur YouTube, j'avais des événements presse et influence toutes les semaines. J'ai eu accès à un univers parallèle de strass et de paillettes pendant mes premières années à Paris, forcément, ça participe à rendre l'expérience plus sympa.
Je suis (re)venue vivre à Paris en 2015, ça va donc bientôt faire 8 ans. Est-ce qu'après 8 ans, je me sens parisienne ?
Cette série de photos est la première sur quatre, mettant en image quatre fragments de mon identité, de ma personnalité.
La parisienne, c'est le mélange entre un mythe - d'élégance, de féminité, de chic mais désinvolte ; et la caricature d'une connasse inblairable qui n'aime personne et passe son temps à râler.
Cette image, c'est avant tout un cliché, car évidemment, il n'y a pas qu'un type de femme vivant à Paris. Il y a une multitude de parisiennes, bien au-delà de la jeune femme en robe à fleurs, un panier à la main, qui flâne au marché ou dans les librairies anciennes.
Mais est-ce que - depuis que je vis à Paris - je suis un peu impatiente et pressée au quotidien (le métro qui met du temps à arriver, les gens qui marchent lentement au milieu du trottoir...) ? Oui. Est-ce que je peste contre le prix de l'immobilier, des restaurants chers pour pas grand chose, du café à 5€ ? Oui. Est-ce que je fuis généralement la foule, les expos populaires, les endroits prisés, parce qu'ils sont bondés et que je n'aime pas piétiner sur place et être collée à mon voisin ? Oui.
Paris est une ville intense, avec plein de défauts, plein de raisons d'être à cran de temps en temps (ok, souvent). Paris me rend parfois dingue. Et pourtant, j'adore ma vie ici, et j'ai beaucoup de mal à me voir ailleurs pour l'instant.
Pour cette série de photos, j'ai eu envie de mettre en avant deux univers parisiens : la terrasse de café, lieu aussi cliché qu'authentique puisque pour les touristes, c'est la quintessence du moment parisien, et... c'est totalement réaliste. Aussi réaliste qu'acheter sa baguette de pain tous les jours.
Et le métro, sûrement un des aspects les moins glamour de Paris - bondé à presque toute heure, souvent sale, bruyant et vieillot. Et pourtant, il nous emmène partout, le réseau couvre toute la ville, et il nous est bien utile. C'est potentiellement le troisième endroit où on passe le plus de temps après chez soi et le bureau. Alors j'ai eu envie de le mettre en lumière. De le romanticize, comme on dit.
Aujourd'hui, vous avez découvert l'épisode Camille in Paris, mon amour pour cette ville paradoxale, aussi belle qu'insupportable, ville dans laquelle je suis née, et à laquelle je suis revenue.
Il me tarde de vous partager la suite !
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